Souvenez vous de la Gilles Lalay Classic

Pilote professionnel d’enduro et de rallye-raid, Gilles Lalay lance en 1991 le projet de créer la course la plus dure du monde, dont le vainqueur serait « le dernier à rester sur sa bécane ». Pour Gilles, il s’agit d’une sorte de riposte aux organisateurs d’enduros, dont les épreuves deviennent trop faciles à son goût. L’épreuve médiatisée par le magazine Moto Verte en juin 1991, devrait porter le nom de Dead Line. Las, Gilles Lalay décède le 7 janvier 1992 dans une collision avec une voiture de l'organisation du Paris-Dakar sur une piste congolaise. Pour honorer sa mémoire, ses amis se mobilisent afin de lancer la course la même année sous le nom de Gilles Lalay Classic.

Cette compétition, ouverte à près de 200 enduristes, se déroule tout d'abord sous la forme d'un enduro de sélection de 200 km entre Limoges et Peyrat-le-Château, en Haute-Vienne. Les 100 meilleurs repartent ensemble l'après-midi de Peyrat, à 15h, pour un autre circuit de 200 km, autour du lac de Vassivière. C’est une suite de côtes très raides, de bourbiers immenses, de gués et de pierriers interminables, bref, de tout ce que la région compte de plus difficile en franchissement. La période de l’année est propice aux chutes de neige, ce qui complique encore les passages des concurrents. L'arrivée se juge au sommet d’une sorte de montée impossible, dite du "Côte du corbeau mort", baptisée ainsi parce que Gilles y avait trouvé un de ces volatiles sans vie. Le classement est clos à minuit.


En 1992, la première édition est remportée le Suédois Svenerik Jonsson devant Alain Olivier et le Britannique Paul Edmonson. 
Stéphane Peterhansel, premier pilote Yamaha, finit alors 7e. L’épreuve bénéficie d’une très large couverture médiatique, d’autant que la foule se presse en masse pour encourager ces titans de la moto. On comptera jusqu’à 80 000 spectateurs sur le parcours.


“Peter“ échoue à la 5e place en 1993 et la 3e en 1995. Lors de cette édition, il réalise en véritable exploit en enchaînant avec l’Enduro du Touquet qui se dispute le lendemain, dimanche, et y termine en 17e position.


En 1996, en l’absence de Cyril Esquirol, vainqueur en 1994 et 1995, Stéphane Peterhansel et Laurent Charbonnel font figure de favoris. Dès la première grosse difficulté, le bourbier de Quenouille, la lutte entre les deux hommes commence pour se poursuivre tout au long du parcours et les voir arriver ensemble au pied de l’ultime et infernal obstacle, la fameuse Côte du corbeau mort, enneigée et boueuse à souhait.


Les deux pilotes attaquent roues dans roues cette dernière montée, poussés, tirés par les centaines de spectateurs présents. A ce petit jeu, les supporters de Charbonnel se montrent les plus forts. Il franchit la ligne avec quelques mètres d'avance, mais après un léger temps de flottement, l’organisation décide de créditer les deux compétiteurs du même temps de 5 h 18 min et 22 secondes. Charbonnel et Stéphane Peterhansel sont déclarés vainqueurs de la GLC 96 et grimpent ensemble sur la plus haute marche du podium, une situation extrêmement rare dans l’histoire du sport moto. Charbonnel, Cyril Esquirol et David Castera s’imposeront les années suivantes avant que la mythique Gilles Lalay Classic ne disparaisse en 2001.



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